Présentation

Qui suis-je?

Je m’appelle Jean-Jacques Bourgois, je suis de nationalité Belge et je réside en Espagne. Je suis un professeur retraité de (bio)chimie et de biologie. J’ai enseigné en Belgique et en Afrique aux niveaux secondaire et universitaire.

Après avoir été diplômé des Universités de Liège et de Bruxelles (Belgique), j’ai été engagé comme Expert Associé des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). J’ai aussi fondé deux sociétés de consultance en sécurité sanitaire des produits cosmétiques. Toutes ces activités m’ont amené à effectuer des travaux ou à donner des conférences dans une vingtaine de pays dans le monde. Je suis également l’auteur de huit publications scientifiques.

Après presque 30 ans de carrière dans l’enseignement, dont quatre en Afrique (Comores) et 21 dans des établissements de formation de niveaux secondaire et supérieur pour adultes (appelées Enseignement de promotion sociale en Belgique), je me suis rendu compte que la méthodologie « traditionnelle » d’enseigner les sciences expérimentales n’était pas très efficace. En effet, le modèle  « standard » est basé sur une dualité théorie/pratique. On considère qu’intellectuellement, la théorie doit obligatoirement précéder la pratique, sinon l’apprenant risque d’exécuter une quelconque manipulation mécaniquement, sans comprendre ce qu’il fait.

La plupart du temps, cette approche fonctionne relativement bien dans un système « favorisé » où les moyens pédagogiques sont suffisants et les élèves studieux et motivés ; mais, qu’en est-il des établissements où ces moyens font défaut ou auprès d’élèves en décrochage ?

En revanche, en appliquant une didactique parallèle, qui consiste à redécouvrir une loi naturelle à partir d’observations et de manipulations, j’ai constaté qu’elle s’avérait plus productive en termes d’apprentissage. Par ailleurs, l’objectif de la démarche n’est pas de vulgariser à outrance mais bien de considérer l’apprenant, aussi défavorisé soit-il, comme un « savant » potentiel. L’évolution intellectuelle par l’exploration et la découverte est sans conteste plus motivante, plus valorisante et plus agréable que l’application pure et dure d’une théorie abstraite.

Sans entrer dans des considérations sociologiques et géopolitiques complexes et souvent controversées, il est clair que l’une des causes principales limitant le développement des aspects pratiques de l’éducation scientifique est d’ordre financier. En outre, en ce qui concerne les sciences naturelles, son volet théorique demande beaucoup moins de moyens matériels que son volet pratique, c.-à-d. l’accès et l’utilisation de laboratoires. La pratique engendre des dépenses auxquelles les établissements d’enseignement doivent faire face. Malheureusement, selon la situation sociale ou la position géographique de l’établissement, on observe des inégalités profondes quant aux capacités d’application correcte des programmes de travaux pratiques (TP). Ce constat est valable, avec plus ou moins d’intensité, partout dans le monde ; que ce soit au niveau d’écoles défavorisées situées dans des pays dits « développés » ou de la grande majorité des écoles situées dans des pays du tiers-monde.

Peut-on faire quelque chose pour élever un tant soit peu le niveau technologique des TP effectués dans des écoles défavorisées, voire même y implanter des laboratoires avec des moyens limités et ainsi améliorer l’apprentissage des sciences ?  Je crois que c’est possible et une piste est présentée dans ce projet intitulé RECYCLABS. Il s’agit d’un projet ouvert, typiquement « open source », en ce sens que les feed-back des utilisateurs sont non seulement les bienvenus mais aussi nécessaires pour diversifier les ressources du projet. Cette interactivité sans frontières aura également pour effet de briser la rigidité de la transmission du savoir scientifique, souvent considéré comme élitiste et rébarbatif. J’ose espérer que ce travail contribuera un tant soit peu à l’apprentissage scientifique des personnes manquant de moyens en les incitant à utiliser, dans la mesure du possible, les « moyens du bord ». 

« Le premier ennemi de la connaissance n’est pas l’ignorance, c’est l’illusion de la connaissance. »

Stephen Hawking

« La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne… et personne ne sait pourquoi ! »

Albert Einstein

RECYCLABS, c’est quoi ?

Le but de RECYCLABS est de créer un support de TP de biologie et de (bio)chimie de niveau fin d’études secondaire/premier cycle universitaire à l’usage des étudiants et enseignants concernés par ces disciplines. La méthode employée étant d’amener l’étudiant à la connaissance théorique à partir d’observations et d’analyses issues de situations pratiques. La mise au point de chaque manipulation est basée sur les trois concepts suivants: 

Recyclage

Le matériel de laboratoire (verrerie, consommables …) est remplacé, dans la mesure du possible, par des objets domestiques potentiellement réutilisables (bocaux en verre, récipients en plastique …), les déchets du quotidien trouvant ainsi une nouvelle application. Il s’agit d’un recyclage direct non destructif.  

Simplicité

Les protocoles expérimentaux sont rédigés de manière aisément compréhensible, réalisant un compromis entre la complexité des manipulations, l’importance des moyens disponibles et de l’acquis pédagogique. La rigueur scientifique est préservée tout en évitant les développements théoriques trop avancés.

Low Cost

Les réactifs sont préférentiellement constitués par des produits d’usage domestique et de droguerie, facilement accessibles et moins coûteux que ceux des grands fournisseurs. Le matériel d’étude expérimental est issu de la vie courante (denrées alimentaires et milieu naturel). Les appareils de mesure sont choisis en fonction de leur simplicité et de leur faible coût. 

Quelle est la démarche ?

RECYCLABS est un projet qui consiste en la création d’une compilation d’expériences relatives à un thème particulier. Le sujet peut être bien défini (par ex. l’eau, la cellule, le métabolisme, la nutrition …) ou plus général (par ex. l’acidification des océans, l’eutrophisation des eaux naturelles …). Les thématiques ne sont donc pas cloisonnées mais bien interconnectées.

La méthodologie appliquée pour la réalisation de cette compilation est constituée des étapes suivantes :

Le choix du thème en fonction de sa relation avec la vie courante et/ou l’environnement.

La rédaction d’une introduction générale justifiant ce choix.

La recherche de manipulations pouvant s’inscrire dans le cadre des concepts de simplicité, de recyclage non destructif direct et de coûts raisonnables.

La présentation de la base théorique relative à ces manipulations. 

La réalisation d’expériences tests et la (re)formulation du protocole expérimental. 

La publication/mise en ligne des documents.

Une attention toute particulière sera accordée aux réactions des utilisateurs en vue d’éventuels amendements.